vendredi 29 janvier 2010

Insensé



Le Sens s'est enfargé, il a déboulé l'escalier. Personne n'a pleuré, personne n'a ri. Le Sens s'est relevé, a épousseté ses vêtements du revers de la main, a replacé sa chemise. Il reprit son chemin, clopin-clopant.

C'était un mercredi et le Sens n'en avait cure. Les jours de la semaine, choses beaucoup trop changeantes, sont pour lui si futiles tant la vie lui est légère. L'important est de bien se nourrir, se balader au bon moment et de chercher un résultat à tout entreprise. Le reste n'est que complément optionnel.

Si le Sens avait rendez-vous, il n'en tenu pas compte. Sa chute impromptue l'avait déboussolé et ne pensait dès lors qu'à son médecin de famille. Il se devait de lui rendre visite, ne serait-ce que par courtoisie.

C'est lorsqu'il entra dans le cabinet qu'il s'écroula. Secoué de convulsions, le Sens se faisait de la bile. Les gens qui s'attroupèrent autour le regardèrent, troublés, bouches béantes et yeux écarquillés. D'aucun ne sut quoi faire, d'aucun ne fit quoi que ce soit. Le Sens cessa spasmes et tremblements et tranquillement, rendit l'âme à qui de droit.


1 commentaire:

La direction a dit…

«Rendre l'âme à qui de droit»

Voilà un parole sage. Et sensée.